Management : 1er levier de la santé au travail
- Cyrille BOUREAU
- il y a 19 heures
- 2 min de lecture
Dans un contexte marqué par l’augmentation des arrêts de travail, le mal-être croissant dans certaines organisations et la quête de sens des salariés, il devient urgent de se poser une question simple : quel est l’impact du management sur la santé au travail ?

Les chiffres sont sans appel : le coût du désengagement s’élève aujourd’hui à 14 840 €
par salarié et par an en France, selon l’Observatoire de l’IBET 2024. Pire encore : près des deux tiers de ce coût (9 500 €) sont considérés comme maîtrisables, grâce à des actions concrètes de qualité de vie au travail (SQVT) et de prévention.
Quand le management dégrade la santé
Selon l’INRS et l’ANACT, 50 à 60 % des facteurs de risques psychosociaux (RPS) sont directement liés aux pratiques managériales. De son côté, l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU‑OSHA) estime que ces RPS – en particulier le stress – sont responsables de la moitié des journées d’absence au travail. C'est ce que confirme le Dr Florence Bénichoux, experte en prévention santé et capital humain, qui identifie trois causes majeures à l’origine des difficultés de santé au travail : en premier, la qualité du management, puis l’organisation du travail et les conditions de travail.
Mais de quelles pratiques parle-t-on exactement ?
En voici les principales, identifiées comme toxiques ou délétères pour la santé des collaborateurs :
Pratiques managériales défaillantes ou toxiques :
Gestion du travail : Sur-contrôle, surcharge chronique, objectifs flous→ Stress, burn-out, TMS, troubles du sommeil.
Autonomie insuffisante : Micromanagement, infantilisation→ Dépression, désengagement, perte de sens.
Absence de reconnaissance : Injustices perçues, oubli du travail accompli→ Détresse psychologique, repli sur soi.
Communication opaque : Informations contradictoires ou partielles→ Anxiété, perte de repères.
Relations sociales dégradées : Conflits non régulés, comportements violents→ Isolement, harcèlement moral, arrêts maladie.
Quand le management soutient la santé et l’engagement
À l’inverse, certaines pratiques managériales peuvent renforcer la santé psychologique, favoriser l’engagement et réduire le coût du désengagement :
Pratiques managériales vertueuses :
Management par la confiance : Objectifs clairs, autonomie, droit à l’erreur→ Santé mentale, motivation, résilience.
Reconnaissance et équité : Feedbacks réguliers, valorisation du travail→ Estime de soi, motivation durable.
Soutien managérial : Disponibilité, écoute active, régulation des tensions→ Prévention du stress, bien-être relationnel.
Clarté et participation : Communication ouverte, implication dans les décisions→ Sentiment d’utilité, cohésion d’équipe.
Un levier central pour prévenir et agir
En synthèse, le management est le premier levier de santé au travail. Il agit comme facteur de risque ou de protection, selon la posture adoptée.Les chiffres, les études et les témoignages convergent : améliorer les pratiques managériales, c’est agir à la racine des problèmes de santé, de désengagement et d’absentéisme.
Chez Managethic, nous croyons que certifier les meilleures pratiques, c’est protéger les équipes, renforcer la performance collective, et surtout créer un monde du travail plus juste et plus sain.
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